Le souffle

C’est la nuit sous les grands arbres

Quand tu viens, les pieds nus

Sans un bruit, tu tournes et tu as faim

 
Pourquoi est-ce moi que tu envisages ?

Et pourquoi te penches-tu sur moi,

Si froid et si aride, dans un craquement d’os ?

 
Moi qui suis à peine

Moi qui effleure le monde

Moi qui voulais toucher le ciel

 
Tu souffles et je m’en vais.

Au matin, c’est éparpillé sur la mousse,

Que je verrai le jour



Le Chevreuil et l’enfant

 

Aux premières lueurs je t’entends qui rodes

Et qui te demandes encore pourquoi,

Alors que maintes fois tu aurais pu m’étouffer

Dans mon sommeil oublieux,

Tu t’es contenté de m’observer, inconscient.

 
Et lorsque j’entrevois ton ombre fuyante

Je sens ton regard lourd posé sur moi

Et qui me dit : « une autre fois je serais moins courtois 

Et je prendrais le temps de me repaître de toi ».

Depuis je bats la campagne, content d’être vivant.



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